Dans les années 80, le projet européen de la Transalpine a été pensé dans le but de relier directement et rapidement la France et l’Italie. Mais, très onéreux pour les deux pays, il serait maintenant qualifié de “mort-né”.
« Nous n’avons plus le temps de tergiverser. Nos territoires l’attendent, nos habitants aussi. Les pistes étudiées aujourd’hui méprisent les attentes du terrain par leur manque d’ambition et par la faiblesse des investissements proposés. »
Laurent Wauquiez (président de la Région Rhône-Alpes)
« Il faut mettre en face de l’ambition ferroviaire une ambition budgétaire. »
Clément Beaune ministre des transports
Connecter sans discontinuité Lyon à Turin
Pourquoi avoir pensé au projet de la Transalpine? Le projet est vieux de plus de 30 ans et aurait plusieurs enjeux. Tout d’abord, la contraction de l’espace-temps. En effet, La Transalpine permettrait une desserte plus rapide sur les itinéraires de courte distance. Le trajet Lyon-Annecy/Chambéry gagnerait en moyenne 20 minutes sur son heure d’arrivée. Le gain de temps avec le tunnel de la section transfrontalière serait quant à lui de 45 minutes. Grâce au projet de liaison Lyon-Turin, les voyages seront facilités et favorisés en Europe et à travers les Alpes, en permettant également des trajets plus rapides pour les différents déplacements à différentes échelles. Lyon- Turin est également le seul moyen de franchir les Alpes dans la partie Est-Ouest.
Les acteurs principaux au cœur de ce projet sont principalement des femmes et des hommes politiques, de chaque côté de la frontière. Ils ont chacun un avis différent sur la Transalpine et sa construction.

Côté français, Elisabeth Borne, première ministre a préféré décider de travailler sur la « planification écologique ». Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne Rhône Alpes, estime lui que « nous n’avons plus le temps de tergiverser. Nos territoires l’attendent, nos habitants aussi. Les pistes étudiées aujourd’hui méprisent les attentes du terrain par leur manque d’ambition et par la faiblesse des investissements proposés. »Il faut accélérer : l’Italie sera prête à temps ; la France se doit, elle aussi, d’être à la hauteur de l’enjeu. » La Région montre notamment du doigt le délai qu’elle considère comme « non acceptable ».Mais nous avons aussi d’anciens parlementaires et responsables d’exécutifs des principales collectivités territoriales de la région Rhône-Alpes et du Sud de la France. Ces derniers ont écrit une lettre ouverte au président de la république ce lundi 3 avril 2023 dans l’objectif de faire avancer ce projet Lyon-Turin.
Les principaux acteurs du côté italien sont tout d’abrod Matteo Salvini, ministre italien des infrastructures et de mobilité durable. Dans la presse de Turin la Stampa, le ministre italien s’est exprimé en enjoignant Emmanuel Macron à « tenir sa parole« . L’Italie a déjà dessiné un tracé pour ses propres voies d’accès au tunnel et voté ses budgets pour une livraison de ses voies d’accès en 2032.
L’Union Européenne commence elle aussi à s’impatienter, puisqu’elle est prête à financer jusqu’à 50% du projet total. Mais ce n’est pas sûr qu’elle accepte de payer pour un projet potentiellement transformé en Dijon-Turin. « Je ferai tout ce que je peux pour demander au gouvernement de tenir ses promesses, car les solutions sont déjà trouvées » rappelait la coordinatrice européenne, Iveta Radičová.
Le budget que devrait débourser dans les années à venir, d’après la lettre ouverte qu’ont écrit les 37 anciens élus à Emmanuel Macron serait : « un coût d’environ 150 millions d’euros, dont l’Europe est prête à financer la moitié. Resterait donc à trouver 75 millions entre l’État et les collectivités locales qui ont toujours été au rendez-vous. » Mais il ne faut pas oublier aussi « l’accord franco-italien de 2012 dans lequel l’Italie a consenti à augmenter sa participation initiale au coût du tunnel international pour alléger d’autant le poids du coût de son accès depuis LYON . » ni « l’apport des collectivités territoriales soucieuses de mettre à niveau les réseaux ferroviaires pour les transports du quotidien, tout semble démontrer que sont réunies pour l’État, les conditions garantissant la menée à bonnes fins de ses engagements pour le tunnel international et de ses accès depuis Lyon jusqu’aux Alpes. »
Vers plus de transport « vert » avec la Transalpine?

Un des enjeux premiers de ce projet est de promouvoir l’écologie : éviter aux marchandises de passer par les routes avec les camions, ce qui cause des embouteillages et émet une très grande quantité de CO2.

Ce projet permet donc une protection des Alpes en empêchant les camions d’emprunter la vallée de la Maurienne. Cette ligne permettrait donc à la France et à l’Italie de limiter ses émissions de particules et de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique. Elle s’inscrit dans le cadre des engagements européens de la COP 21. De plus, ce projet permet la création d’emplois comme: chef de chantier, électricien ou encore mécanicien.
« Demander au gouvernement de tenir ses promesses »

Le Comité d’Orientation des Infrastructures a donné son rapport sur les projets de transports à la Première ministre Elisabeth Borne ce vendredi 24 février 2023. L’inauguration du projet de la transalpine était prévue en 2030, mais finalement les études de lignes ont été reporté à entre 2028 et 2032 et les travaux eux ont été reporté entre 2038 et 2042. Le comité d’orientation des infrastructures a donc proposé de multiples mesures en rapport aux infrastructures ferroviaires en France dont certaines sur le Lyon-Turin. Parmi celles-là : repousser la construction de nouvelles voies d’accès au tunnel transfrontalier à 2045 et donner la première place à la modernisation de la ligne existante entre Dijon- Modane, car d’après une étude qui privilégie la ligne historique cela permettrai l’avancement des travaux du tunnel Lyon-Turin : « Le COI recommande d’accélérer les études et la réalisation en vue d’une livraison complète pour l’ouverture du tunnel de base Lyon-Turin, dont la ligne Dijon Modane constitue l’accès ». Le report de la date de ce projet témoigne d’un sorte « d’abandon » du projet. Il sert surtout à essayer de se débarrasser de cette nouvelle liaison entre Lyon et Turin.
Est ce que la ligne ferroviaire « Trenitalia » pourrait servir d’alternative pour les passagers ?
II existe une solution à ce projet, c’est la Trenitalia avec ses trains à grande vitesse Frecciarossa. Son siège social est à Rome en Italie, sa création est localisée en Italie le 1 juin 2000, depuis le 18 décembre 2021, Trenitalia propose 2 allers-retours quotidiens entre Paris Gare de Lyon et Milan Centrale, via Lyon Part Dieu, Chambéry, Modane et Turin, le matin et le soir. Les trains à grande vitesse Frecciarossa assurent 5 allers-retours quotidiens entre Paris (Gare de Lyon) et Lyon (Perrache et Part Dieu), 2 allers-retours quotidiens entre Paris, Lyon, Turin et Milan via Chambéry et Modane dont 1 aller-retour incluant Bardonecchia (desservie depuis le 11 décembre 2022), le matin et le soir, à prix flexibles. Depuis le 01 juin, Trenitalia propose également 3 allers-retours quotidiens entre Paris Gare de Lyon et Lyon Perrache via Lyon Part Dieu, portant son offre globale à 5 allers-retours quotidiens entre les deux villes.

C’est le premier train à grande vitesse à avoir obtenu la certification d’impact environnemental, pour avoir réussi à contenir à 28 microgrammes les émissions de CO2 par passager-kilomètre et pour avoir réduit au minimum le niveau sonore et les vibrations. Les matériaux utilisés dans la construction atteignent un pourcentage de recyclabilité de 94%.

Qu’en pensent les usagers ? Nous sommes allées sur le terrain pour leur poser quelques questions…
« -Vous utilisez Trenitalia régulièrement ?
-Oui de temps en temps car j’ai une maison de vacances et ma famille en Italie
-Quels avantages trouvez-vous de prendre cette compagnie?
-Le personnel est très sympathique et les trains sont très confortables
-Qu’en pensez vous ?
-Cela est très bien et pratique
-En partant de Lyon quels avantage avec l’Europe ?
-Lyon est bien placé donc cela est pratique pour voyager
-Pourquoi prenez vous ce train ?
-Je trouve que le service est de qualité
-A quelle fréquence vous prenez le train ?
-1 a 2 fois par mois »
Du côté du personnel de la compagnie italienne, les réponses sont tout aussi positives quant à l’implantation de Trenitalia dans le paysage ferroviaire français.
-Pourquoi avoir créé Trenitalia ?
-Pour concurrencer la SNCF, et apporté de nouvelles choses à la France .Nous sommes arrivés à Lyon en 2022
-Quelles sont les différences selon vous avec les autres compagnies de train?
-Nous essayons de faire « mieux » avec de la vente ambulante, 4 classes de confort différentes. Nos trains sont plus optimisés et nous essayons d’aller plus vite en desservant les grandes villes comme Paris Lyon Milan Turin etc. Notre personnel est aussi bilingue, cela est un avantage pour nos usagers et pour leur confort.
-Pensez-vous que la Transalpine Lyon-Turin pourrait faire de la concurrence à Trenitalia?
-Pour l’instant non, car ce projet n’a pas l’air de beaucoup avancé. «
La création de cette ligne ferroviaire pourrait permettre un désencombrement des routes par les voitures, et de permettre aux camions de rouler avec moins d’embouteillage. De réduire donc l’empreinte carbone.
Il est donc clair que la vie de cette ligne ferroviaire Lyon-Turin n’est pas un long fleuve tranquille. Malgré les controverses, les oppositions multiples ou encore les désaccords dans un même pays, la Transalpine est en train de voir le jour petit à petit même s’il existe donc des désaccords et même si les travaux sont régulièrement repoussés. Mais ce projet permettra de rapprocher Lyon de la frontière italienne et de Turin, mais aussi de les rapprocher de la frontière française. Elle va renforcer les connexions au sein de l’Europe tant économiques, environnementales qu’humaines. Nul doute que comme d’autres grands projets comme les tunnels du Mont-Blanc, du Fréjus et sous la Manche, cette TransAlpine finira par s’imposer et faire partie de notre vie quotidienne la rendant plus aisée. Sera-t-elle très fréquentée ? Rentable ? Seul l’avenir nous le dira et nous ne manquerons pas de vous en informer.
Lili C, Natacha G, Ludivine C, Gwendolyne P.
1ère HGGSP groupe 5 Année 2022/2023