De forte tradition catholique, Lyon 5 compte une grande variété de cultes sur son territoire. Mais faut-il parler de cette séparation entre spirituelle et religion au sein de l’espace urbain, d’autant plus que les frontières religieuses renvoient au contrôle de l’espace par des institutions religieuses qui inscrivent leurs actions dans des repères spatiaux.
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Une carte montrant les différents arrondissements de la ville de Lyon

Source: CityCrunch
Au sein de la métropole Lyonnaise, la localisation des édifices religieux met en évidence deux fortes concentrations, d’un côté les chrétiens, notamment avec « la colline qui prie », et de l’autre côté la communauté musulmane, plus présente dans l’Est Lyonnais. Focus sur le 5e arrondissement de Lyon et sa concentration religieuse réputée chrétienne .
Lyon 5, « un quartier saint » emblématique de Lyon
La Vierge Marie a joué un temps fort dans la construction de cette solide réputation : dans l’histoire de Lyon puisqu’en septembre 1643 les échevins de la ville avaient décidé de confier à Marie la ville pour la protéger de la peste mais aussi pour calmer les peurs de la population et plaire à la couronne. Un pèlerinage annuel est encore organisé chaque 8 Septembre sur la colline de Fourvière pour remercier la Vierge d’avoir sauvé Lyon, qui devient ainsi « une ville sainte ».
Le 8 décembre 1852, une statue dédiée à Marie – inaugurée le Jour de l’Immaculée Conception – est installée au sommet d’une petite chapelle, actuellement à côté de la Basilique de Fourvière ; l’emblème de Lyon, le point névralgique de toutes les activités religieuses Lyonnaises, elle est devenue un lieu de prière d’où le nom « la colline qui prie ».
Vue de Lyon depuis le haut de la Basilique Notre-Dame de Fourvière. La statue de la Vierge domine clairement la ville, c’est le plus haut point de Lyon.
L’histoire du 8 décembre par le diocèse de Lyon
Désormais, durant ce fameux 8 décembre, la Fête des Lumières est une véritable tradition où un grand nombre de Lyonnais illumine leurs fenêtres pour mettre à l’honneur la Vierge Marie. Laïques ou religieux, les Lyonnais et touristes sont à la croisée des chemins pour une même cause.
Photo prise durant la Fête des Lumières de 2022 à Lyon depuis les quais de Saône. On peut voir la Basilique Notre-Dame de Fourvière, point lumineux le plus élevé de Lyon.

Publiée le 7 décembre 2022 par Antoine Lebrun – source: Le Bonbon
Saint Georges, le garant de l’héritage Chrétien
Lyon a connu de nombreux conflits au sein du christianisme entre les catholiques et les protestants ; par exemple en 1562 avec l’occupation de Lyon par les Protestants qui interdisent le culte catholique, en 1685 avec le retour des protestants à la clandestinité par la révocation de l’Edit de Nantes ou encore en 1787 avec la réintégration des protestants par un édit dans la société française grâce à la liberté de conscience.
L’église Saint Georges représente l’héritage des traditions religieuses catholiques à Lyon qui ont été transmises et enrichies depuis l’Antiquité. De nombreux aspects peuvent marquer celà tel que l’orientation de l’autel pour être tournés vers Dieu qui est un signe de la primauté de Dieu, des messes animées en latin puisque c’est notre langue maternelle et la langue officielle de l’Eglise catholique puis c’est le signe de notre unité, les tenues des prêtres qui n’ont pas changé depuis le temps, les signes de croix, l’atmosphère de recueillement et de sacré qui permettent d’entrer dans la théologie de l’eucharistie et qui nous forme au véritable esprit chrétien.

Source: Sacha Salazar
Photo de l’édifice religieux de Saint Georges prise depuis le quai de Saône.
Le dimanche 23 Avril 2023, Camille Renaux et Sacha Salazar, on eu la possibilité d’assister à une messe et de voir les différents éléments sur place qui témoigne de l’héritage des traditions religieuses catholiques tels que les tenues de prêtres de couleur rouge ou encore par exemple la messe qui était animé en latin. C’était une première messe de ce type pour nous mais nous avons trouvé celà intéressant puisque ça nous ramène dans le passé, observer les traditions religieuses qui persistent malgré les siècles écoulés.

source: site de l’église Saint-Georges
Photo prise durant une messe en juin 2021
La messe du 13 octobre 2019 à l’église Saint-Georges
Un peu d’histoire : Georges était un saint légendaire. Saint Georges était dans toute la chrétienté, le patron des chevaliers. D’après la légende, Georges traversa un jour une ville terrorisée par un redoutable dragon qui dévorait toutes les espèces d’animaux sans aucunes exceptions. Le dragon exigea auprès des habitants un tribut quotidien de deux jeunes gens tirés au sort. Georges arriva le jour où le sort tomba sur la fille du roi, au moment où celle-ci devait être victime du monstre. Georges engagea avec le dragon un combat acharné; avec l’aide du Christ, il finit finalement par triompher. La princesse fut délivrée et, selon certaines versions, dont celle de la Légende dorée, le dragon, seulement blessé, lui resta désormais attaché comme un chien fidèle. Plus tard, Georges est victime des persécutions antichrétiennes de l’empereur Dioclétien. Il subit en Palestine un martyre effroyable et finit par être décapité.

Représentation de Saint Georges, peinture (1455-1470), Majorque Musée diocésain
Lyon compte aujourd’hui 164 églises chrétiennes, des religions rapportées à la Bible soit le Catholicisme, l’Orthodoxie et le Protestantisme. La ville de Lyon ne possède en comparaison que 26 mosquées. Le nombre d’églises est donc considérable par rapport aux autres édifices religieux.
Le Cinquième Arrondissement de Lyon est composé de nombreux quartiers dont le nom provient des églises paroissiales présentes comme le quartier Saint-Jean, le quartier Saint-Paul ou encore les nombreux quartiers sur la colline de Fourvière tels que le quartier Saint-Just et le quartier Saint-Irénée. Lyon 5 compte 23 écoles privées catholiques dont 6 lycées et 13 Églises au sein de son arrondissement.
Reflet d’une véritable concentration de la population catholique et chrétienne dans le 5ème arrondissement de Lyon !
Vue de la Saône à Lyon, avec la Cathédrale Saint-Jean et la Basilique de Fourvière, deux lieux Chrétiens importants s’inscrivant sur le même paysage urbain.
Lyon, une ville ouverte à d’autres religions
Lyon compte à l’heure actuelle 26 mosquées, édifices consacrés au culte musulman.
Le Huitième Arrondissement de Lyon est composé de 8 mosquées dont la Grande Mosquée de Lyon inaugurée en 1994. Ces édifices montrent qu’il y a une concentration de la population musulmane dans cet arrondissement même si la communauté chrétienne y est plus importante. Il y a six fois moins de mosquées que d’églises à Lyon. La population musulmane est arrivée dans cette ville par vagues successives d’immigration qui datent du XXème siècle en provenance des pays du Maghreb.
La grande mosquée de Lyon, construite dans le 8e arrondissement – source: Le Progrès |
D’abord concentrés dans l’espace des grandes aires urbaines entre pôles et couronnes périurbaines, les immigrés musulmans représentent aujourd’hui une part importante de la population totale. En 1980, l’Association Communautaire Lyonnaise pour l’Islam de France voit le jour. La population musulmane est en pleine évolution, en augmentation, une véritable concentration religieuse à Lyon !
Peut-on parler de mixité religieuse à Lyon ?
Les populations de différentes religions se mélangent, se côtoient mais restent majoritairement regroupées à l’Ouest pour les Chrétiens et l’Est pour les musulmans derrière leurs frontières …
Lyon est une ville ouverte à toutes les religions, non seulement les religions catholiques et musulmane mais également le judaïsme, le bouddhisme, les témoins de Jéhovah, les protestants, et la ville compte plusieurs églises arméniennes, grecques… Par exemple, dans le 5e arrondissement ainsi que dans l’ensemble de la ville, des témoins de Jéhovah font du porte à porte, il existe plusieurs synagogues et un temple bouddhiste à sainte-foy. Toutes ces religions coexistent dans Lyon, même si elles sont moins pratiquées que le catholicisme et l’islam.

En bleu, nous pouvons constater des édifices Chrétiens, ils sont nettement majoritaires dans le 5e arrondissement, ce qui reflète la ville de Lyon. En rouge, l’édifice dédié au protestantisme, il n’y en a qu’un. Ainsi qu’une seule salle des royaumes, ce bâtiment est dédié aux témoins de Jéhovah. Pour finir, le 5e arrondissement ne possède qu’une mosquée au niveau de Saint Just.
Ainsi, le 5ème arrondissement de Lyon est et a toujours été un espace majoritairement chrétien comme son histoire le montre. Cependant cette majorité chrétienne ne signifie pas l’exclusion des autres religions, qui coexistent dans l’ensemble de la ville depuis des années. On parle donc de mosaïque religieuse, synonyme de mixité, qui représente l’harmonie dans laquelle existent ces différentes religions dans Lyon. Enfin, les frontières religieuses au sein de la ville ne sont pas forcément spatiales, mais plus souvent mentales.
Travail réalisé par Sacha S, Camille R, Camille J et Mattanaël R.
1ère HGGSP groupe 5 Année 2022/2023